Interview exclusive de Karelle Ternier
- clementbargain
- Sep 2, 2013
- 6 min read
Karelle Ternier, journaliste d'M6, revient sur son parcours et l'été qu'elle a vécu aux commandes des éditions du week-end en remplaçement de Nathalie Renoux: Rencontre!
Clément Bargain: D’où t’es venu l’idée de devenir journaliste ?
Karelle Ternier: Cela remonte à loin. Déjà petite, j’utilisais le caméscope que mon père s’était fait prêté par le comité d’entreprise. J’étais avec mes copines et je voulais absolument faire des journaux télévisés, faire des reportages, des enregistrements… C’est venu assez tôt ! Tout cela a contribué au fait que je pense à devenir journaliste l’année de ma terminale mais j’étais en scientifique à l’époque. Du coup je me suis dit qu’il était trop tard et j’ai donc mis de côté l’idée de devenir journaliste pour m’orienter vers médecine. Je voulais faire de la recherche scientifique. Après six mois en médecine, je me suis rendue compte que ce cursus ne me correspondait pas du tout. J’ai donc décidé de tout arrêter une fois mes partiels passés et je suis revenue sur mon idée de base, celle de devenir journaliste.
Tu décides finalement de reprendre des études, quel cursus as-tu fait ?
J’ai fait la FAC, InfoCom à Lyon et l’Institut de la Communication et des Médias à Grenoble. C’était une école très sympa et reconnue par la profession depuis peu. Il y avait cette fraicheur et cette envie de bien faire les choses ! Mais très vite, j’ai attrapé le virus des stages et j’en ai toujours fait, en plus de ceux proposés l’été par l’école. Je n’ai pas arrêté de faire des stages: d’abord en presse écrite à Lyon puis chez M6 Grenoble… J’ai vraiment été plongée dans le milieu directement et c’était vraiment génial ! Les études ont pris un sens pour moi : je savais qu’il y avait le terrain derrière !
Tu as eu l’occasion d’essayer différents domaines, lequel t’a le plus plu ?
La télévision, l’image. Le premier Journaliste Reporter d’Images que j’ai rencontré était à M6 Grenoble. Quand il m’a expliqué la caméra, le montage, l’interview…. Cela me semblait vraiment énorme et c’est devenu un véritable challenge. C’était pour moi un « homme orchestre » et je voulais devenir une « femme orchestre » ! Il fallait à la fois maitriser toutes les données techniques et à la fois être dans le contenu, l’éditorial. Tout cela m’a fasciné ! Avant de devenir un JRI efficace, il faut un certain temps et je me suis laissée emporter par ce métier.
Comment es-tu entrée chez M6 ?
C’était dans le cadre d’une demande de stage. Pour l’école de journalisme, il fallait faire un reportage sur un métier de la profession. Je voulais rencontrer un JRI et j’ai donc frappé à la porte d’M6 et j’ai commencé à interviewer des gens et essayant de comprendre en quoi consistait leur métier. J’ai été très bien reçue et je leur ai demandé si je pouvais revenir en stage, une semaine, deux semaines puis tous les mercredis et les week-ends !
En 2008, tu débutes à la rédaction nationale : as-tu découvert une nouvelle ambiance ?
L’ambiance n’est pas la même, l’équipe est beaucoup plus importante par rapport à un bureau régional où on est 3-4 journalistes. Ici, c’est une vraie usine à gaz ! On est très nombreux et il faut s’accorder d’avantage et se parler énormément. Nous sommes aussi axés sur l’international, ce qui n’est pas le cas en régions. Cela apporte une ouverture très intéressante ! Mais j’ai vraiment retrouvé le bon esprit et la bonne ambiance d’M6. Je connaissais déjà les gens puisque je travaillais avec eux en régions et je faisais aussi des remplacements en tant que JRI l’été. En revanche, une fois intégrée définitivement à la rédaction nationale, j’ai plus dévié sur la rédaction, l’écriture, le montage. La particularité des rédacteurs chez M6, c’est qu’ils montent leurs sujets et ça, j’ai vraiment beaucoup aimé : l’écriture audiovisuelle, mettre des mots sur des images tout en laissant parler l’image.
Tu pars en tant que reporter et couvres différents événements, lesquels ?
En mythique, c’est les jeux olympiques de Pékin et la cérémonie d’adieux à Michael Jackson. C’était vraiment des gros coups d’actus ! Après, j’étais plus sur des reportages franco-français. Par la suite, je me suis spécialisée dans les sujets air du temps, nouvelles technologies, nouvelles tendances, consommation etc. Je restais plutôt à la rédaction.
Avec l’arrivée du 19.45, tu découvres l’antenne en incarnant la rubrique « Expliquez-nous » , un domaine totalement différent j’imagine…
Oui totalement ! [Rires] Au début c’était Romain et Lionel qui s’occupaient de cette rubrique puis on m’a sollicité. J’étais vraiment stressé, c’est encore un univers nouveau ! J’ai fait un essai non diffusé et Nicolas Tavernost et Thomas Valentin étaient en régie, ce qui m’a encore plus stressée ! [Rires] Ils ont été satisfait et dès le lendemain, j’étais en charge du « Expliquez-nous » ! A force, j’étais moins impressionnée par l’exercice et j’ai tout de suite aimé la rubrique. Le fait de simplifier l’information, d’essayer d’être la plus pédagogue et la plus didactique possible sur des sujets compliqués et le fait de rester sur place pour préparer cette rubrique m’a beaucoup plu.
Les thèmes que tu abordes sont très différents, comment mènes-tu l’enquête pour un Expliquez-nous ?
Il faut tout de suite se documenter et rechercher l’information disponible sur internet mais pas n’importe laquelle ! Il faut aller vers la bonne information et identifier les bons interlocuteurs, les appeler, confronter les différents points de vues… Il y a un gros travail de déblayage !
C’est le 19 juillet dernier que tu prends les commandes des éditions du week-end en remplacement de Nathalie Renoux, comment s’est fait ce choix ?
J’ai passé des essais en interne et enregitré des tests. Après, savoir pourquoi j’ai été choisie moi…je ne saurais pas le dire !
La présentation est encore un domaine totalement différent…
Oui, c’était vraiment un nouveau challenge ! J’étais vraiment contente qu’on me le propose et qu’on me fasse confiance. J’avais vu comment travaillaient Nathalie Renoux et Xavier des Moulins puisqu’on se côtoie quotidiennement depuis des années. J’avais une petite idée. Après, entre le voir et le faire, c’est complètement différent ! Avant de prendre l’antenne, j’ai eu des sessions d’entrainements. Tout d’un coup, on se retrouve à aborder tous les points d’actualité, à se pencher sur pleins de dossiers… J’étais ravie d’avoir la possibilité é de me replonger aussi bien dans l’actualité internationale que dans les sujets tendances que j’aime particulièrement. Cela apporte une ouverture d’esprit exceptionnelle. Le présentateur représente aussi tout le travail de la rédaction. Les délais sont tellement serrés que l’on est dans une véritable course de sprint, on a pas toujours le temps de visionner tous les reportages mais il faut en permanence se concerter !
Comment s’est déroulée ta première journée, ton premier journal télévisé ?
Ça s’est plutôt bien passé. Il faut tellement se concentrer avec ce métier que je n’ai pas eu le temps de stresser pendant la journée. Cependant, passé 18h30, le maquillage, la coiffure…le stress commençait à monter ! Mais au final je me suis sentie encadrée, portée par l’équipe et ça s’est très bien passé. Mais c’est vrai que tant que je n’avais pas passé le cap de la première, j’étais stressée !
Qu’est ce qu’on ressent quand on est en direct pour une vingtaine de minutes devant des millions de téléspectateurs ?
On ressent de l’excitation, du stress… On se sent en responsabilité. On est devant des téléspectateurs en attente de véracité, d’authenticité de l’information. Ils veulent comprendre l’actualité puis être plus surpris et étonnés à la fin du journal. On a un temps de parole, ce n’est pas pour dire n’importe quoi. C’est une vraie mission !
Trois jours, cinq journaux : c’est un rythme très soutenu…
Le vendredi, il n’y a qu’un seul journal mais c’est le week-end où le rythme est intense ! Les matinées sont rapides d’autant plus qu’il y a une annonce des titres avant le journal. Il faut être prêt d’assez bonne heure. Le samedi et dimanche matin, je ne vois pas défiler les minutes! Ensuite j’essaye de prendre une pause après une telle montée d’adrénaline, c’est explosif comme effort !
Tu t’en es très bien sortie et tu as battu des records d’audience, notamment le dimanche 18 août à 12h45, que ressent-on à la découverte des audiences ?
Oui mais c’est le travail de toute l’équipe! On ressent de la satisfaction mais je relativise rapidement. Les audiences, c’est multifactoriel : il y a le travail et la qualité de ce qu’on a pu faire mais il n’y a pas que ça. Ceci dit, c’est vrai que c’est agréable de savoir que ça marche.
Que fais-tu à la rentrée ?
Je reprends les « Expliquez-nous » et les sujets que j’aime tant : décrypter les nouveautés ! Ce sont des sujets qui arrivent plutôt à la fin du journal mais qui sont étonnants et riches en informations.
La présentation est-il un domaine dans lequel tu as envie de continuer ?
Pour l’instant, j’ai envie de finir l’été et de faire le point avec ma direction, savoir ce qu’ils en ont pensé. Ce qui est sûr, c’est que j’ai pris beaucoup de plaisir à présenter le journal. Forcément, dans l’avenir, ça ne me semble pas inconcevable de refaire de la présentation. Je n’ai pas de projets pour l’instant, sauf me remettre en selle pour l’année !
As-tu un rêve, une envie professionnelle que tu aimerais réaliser ?
La vie professionnelle est longue mais je suis tellement contente d’avoir touché à tout dans le secteur du news, que le rêve, je suis dedans ! Mon envie, c’est de continuer d’apprendre et d’avoir de nouveaux challenges !
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